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Demandez aux professionnels de la vue : FAQ

Le Dr Vivek Labhishertty répond aux questions les plus souvent posées.

Comment avons-nous créé le terme « dysphorie du trijumeau »?

Lorsque l’on regarde un objet dans un milieu naturel, nos yeux travaillent ensemble, et nos systèmes de focalisation (accommodation) et d’alignement (vergence) agissent à l’unisson. Toute anomalie dans au moins l’un de ces deux systèmes (accommodation ou vergence) provoque des troubles de la vision binoculaire et peut causer des symptômes comme des maux de tête et de la fatigue oculaire. L’une des explications les plus souvent citées concernant l’association possible entre les troubles de vergence et la symptomatologie est la capacité du système de « vergence fusionnelle » à pallier ce problème. Les cliniciens utilisent souvent le terme « limites de la vergence fusionnelle » pour définir les réserves de vergence fusionnelle chez les patients. La dysphorie du trijumeau est une voie hypothétique qui a été définie selon les données neurologiques recueillies d’autres domaines de recherche, notamment les voies impliquées dans la migraine, le mal des transports et les conflits entre les systèmes sensorimoteurs. Il n’y a pas d’hypothèse unique expliquant pourquoi les erreurs réfractives non corrigées, comme l’insuffisance de convergence, causent des symptômes liés à l’asthénopie. Nous avons découvert que les récepteurs sensoriels des muscles extraoculaires ont des fonctions de proprioception (conscience de la position ou du mouvement). Cette fonction proprioceptive envoie un signal extrarétinal indiquant la position des yeux dans l’espace physique par rapport au système visuel (Weir, 2006). Une réponse proprioceptive est aussi donnée par le système vestibulaire (oreille interne) et les muscles du cou. Chez une personne sans anomalie des systèmes susmentionnés, une réponse proprioceptive similaire est communiquée aux centres moteurs du cerveau. Cependant, toute anomalie, comme un désalignement des yeux, crée un conflit entre les signaux proprioceptifs. Ce conflit cause alors des symptômes d’asthénopie. C’est aussi ce type de conflits qui cause le mal des transports, ainsi que l’asthénopie après le visionnement d’un film en 3D ou après l’utilisation d’un casque de réalité virtuelle. Nous croyons que lorsque les yeux sont désalignés sur le plan vertical ou horizontal, il se crée un conflit entre les signaux proprioceptifs du système vestibulaire, des muscles du cou et des muscles extraoculaires. Cela explique pourquoi une personne présentant un désalignement des yeux a souvent des symptômes comme des étourdissements.

On sait que les six muscles extraoculaires sont innervés par les nerfs crâniens III, IV et V, et non par le nerf trijumeau. Il est toutefois important de noter que ces trois nerfs sont des nerfs moteurs et, selon ce que nous savons, ils n’ont qu’une fonction motrice. Les deux seuls nerfs transmettant de l’information sensorielle entre l’œil et le système nerveux sont le nerf optique et la branche ophtalmique du nerf trijumeau. Contrairement au nerf optique, le nerf trijumeau innerve aussi d’autres parties du visage. Selon ce que nous savons, c’est le seul nerf crânien qui peut échanger de l’information sensorielle entre différentes parties du visage et le système nerveux. Des données antérieures ont révélé que la branche ophtalmique qui se rend à l’œil et à son orbite se rend aussi à une grande portion de la dure-mère (Digre, 2018). De plus,ce lien sensoriel entre l’œil et le système nerveux central par le nerf trijumeau serait également une cause de migraines. L’hypothèse sur la pathophysiologie de la dysphorie du trijumeau se fonde sur les données sur les migraines et sur la présence d’un désalignement des yeux entraînant un effort accru du système visuel pour réaligner les yeux pour éviter la vision double et ainsi réduire le conflit proprioceptif. Cet effort de réalignement soutenu provoque une stimulation excessive du nerf trijumeau, ce qui finit par l’irriter. Cette irritation sensorielle cause ensuite une stimulation douloureuse de nombreuses parties de l’œil, de la tête et du cou, ce qui entraîne des symptômes comme des maux de tête, des douleurs cervicales et de la fatigue oculaire. Par exemple, le noyau caudé trijumeau, qui transmet de l’information entre les yeux et le système nerveux central, s’étend jusqu’à la colonne cervicale dans le cou. Si l’ensemble du noyau trijumeau est irrité pendant la dysphorie du trijumeau, cela pourrait expliquer pourquoi des problèmes aux yeux entraînent des douleurs au cou.  

 

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